Blessé depuis le début de la saison, Barcella a confié au Midi Olympique avoir décidé de prendre sa retraite. Une longue interview au sein de laquelle le pilier évoque les dérives de son sport.
Mis à mal par son tendon d’Achille, qui l’a tenu éloigné des terrains depuis le début de la saison, Fabien Barcella a décidé de dire stop. Le joueur de Grenoble, auparavant passé par le Stade toulousain, Valence-d’Agen, Auch, Biarritz et Toulon, ne foulera donc plus jamais la pelouse d’un terrain de rugby. C’est du moins ce qu’il explique dans une longue interview accordée au Midi Olympique : « J’arrive de nouveau à marcher à peu près correctement, j’ai même repris la course délesté de mon poids de corps. Mais mon tendon ne me permettra plus de jouer au rugby. C’est fini pour moi. »
« Le Top 14 n’est pas assez contrôlé, j’en suis persuadé »
Barcella profite également de cet entretien pour pointer du doigt certaines pratiques liées à son sport et au sujet desquelles il faudrait s’inquiéter. Il dénonce ainsi l’importance qu’a pris la musculation : « J’ai toujours été en surrégime ! Depuis mes débuts à Auch, où on m’a demandé de prendre six kilos (…). Je me suis forgé un physique, et j’en ai payé cher le prix. » L’ancien international tricolore (vingt sélections, dont la finale de la Coupe du Monde 2011) reconnaît que sa génération « a été la première à qui des diététiciens ont fait prendre des protéines, pour qui le « shaker » à la salle de muscu est une normalité. Aujourd’hui, dans un vestiaire de rugby, il y a des pots de partout. C’est l’envers du décor, et personne ne s’en émeut. »
Le pilier de 33 ans n’hésite pas non plus à évoquer la question du dopage. « Le Top 14 n’est pas assez contrôlé, j’en suis persuadé. Les règles ne sont pas assez strictes… A titre d’exemple, savez-vous que l’on peut prendre de la cocaïne en toute impunité ? C’est incroyable mais c’est comme ça… » Des propos qui font notamment écho aux poursuites récemment engagées contre Ali Williams et James O’Connor, pour « achat de stupéfiants » et « usage. »
« Notre rugby part en couille »
Fabien Barcella n’est pas non plus tendre au regard du nombre de joueurs étrangers qui évoluent aujourd’hui dans le championnat de France. « Notre rugby part en couille, j’en suis convaincu, lâche-t-il. Quand j’ai débuté, on parlait français dans les vestiaires, bientôt ce sont les Français qui vont devoir prendre des cours d’anglais pour comprendre les discours du coach. » Si la France n’occupe désormais que la huitième place du classement mondial, c’est d’après lui à cause du système actuel, qui incite les clubs à faire venir des joueurs étrangers aguerris plutôt que de donner leur chance aux jeunes qu’ils ont pourtant formés. Barcella a repris des études, afin de devenir kiné. Une reconversion qui, il l’espère, lui permettra de couper les ponts avec le monde du rugby.
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